PORTRAIT DE ROBERTO BENIGNI

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Benigni dans "La Vie est Belle"

Benigni dans "La Vie est Belle"


Son histoire, c'est celle d'un clown avant tout. Né le 27 Octobre 1952 en Toscane, il débute au cabaret puis à la télévision dans le registre comique. Digne héritier de la comédia dell'arte, il joue de son corps longiligne et de son visage élastique et malléable de clown ahuri.

Son humour s'inscrit dans la réalité sociale, ce qui va vite le rendre complice du public. Ainsi, souvent naïf et rêveur, le personnage en devient attachant. Parfois victime ( le monstre réalisé par lui en 1994 où l'opinion publique le croit à tort coupable d'odieux meurtres), habile " grande gueule " ( tu mi turbi, 1983, où il dénonce les rouages du système capitaliste), ou encore sosie naïf d'un dangereux criminel dans Johnny Stecchino ( Johnny Cure-Dent en VF), qui lui permettra une judicieuse parodie mafieuse qui fera mouche au box-office italien, il est efficace et apprécié.

Cependant, la " machine Benigni " présente à ses débuts des difficultés de rôdage, et sa carrière évolue en dents de scie. C'est en effet cette provocation, cet humour corrosif qui vont tout d'abord bousculer et effrayer l'univers cinématographique d'alors (début des annnées 80). Ainsi " tu mi turbi " va quelquefois trop loin dans la critique et la dérision, et son aventure américaine de 1993, avec " Le fils de la panthère rose ", produit par la MGM pour tenter de lancer ce nouveau phénomène comique aux Etats-Unis tourne court : scénario vide, gags lourds et douteux ; il se prend une grosse veste.

Mais si Benigni est aujourd'hui devenu ce qu'il est, c'est sans aucun doute par sa finesse et son intelligence incontestables. Les succès énormes de Johnny Stecchino et du monstre (dont les recettes en Italie dépassent celles de Jurassic Park !!) s'expliquent par une adaptation et une évolution constantes de ses interprétations. Son œuvre s'est construite autour de ses rencontres cinématographiques avec les plus grands réalisateurs tels que Bertolucci, Costa Gavras, Jarmush et Fellini….(rien que ça)

C'est ainsi ce comique teinté d'un profond humanisme qui plaît. A ce titre, comment oublier LE film de cet acteur-réalisateur, ce jongleur, de cet artiste hilarant, de cet observateur : qui aurait pû dépeindre l'horreur nazie et la montée du fascisme, de ce chef d'œuvre inclassable qui a brillé dans le monde entier, récompensé partout ? Il y exprime toute sa sensibilité, en s'inspirant de son père, détenu au camp de Bergen-Belsen de 1943 à 1945. Bouleversant, douloureux, c'est l'histoire du bonheur de l'amour et de la haine, de la vie, de la liberté et de l'horreur. C'est l'histoire comme l'expriment simplement les dernières phrases du film, d'un sacrifice : LA Vita è Bella (La vie est belle, 1997), c'est tout cela. Pour moi, un des films les plus touchants, basé sur la formle la plus efficace, l'humour teinté d'un coloris historique nettement plus sombre.

Voilà, Benigni, c'est un grand, aujourd'hui superstar, et à l'image d'Astérix et Obélix contre César en 1999, et bientôt (attention les yeux) Pinocchio, interprété et surement réalisé par lui, on n'a pas fini de se fendre la gueule.

Anthony dit " Tonio "