|
|
John
Cassavetes
1959
: "Shadows"
1962 : "Too Late Blues"
1963 : "A Child is waiting"
1968 : "Faces"
1970 : "Husbands"
1971 : "Minnie and Moskowitz"
1974 : "Une femme sous influence"
1976 : "Meurtre d'un bookmaker chinois"
1978 : "Opening Night"
1980 : "Gloria"
1984 : "Love Streams"
|
 |
Jeu concours
...Prochainement...
|
|
|
|
|
Le
sombre Cassavetes
|
|
Cassavetes
et sa caméra 16mm
|
|
John Cassavetes est loin d'être un
sombre inconnu du septième art ; il est peut-être rester à l'ombre des
projecteurs d'Hollywood mais il a très clairement influencé un grand
nombre de cinéastes américains et surtout, il a démontré que l'on pouvait
faire des films avec presque rien. Cassavetes, c'est le symbole du cinéma
indépendant américain et c'est aussi un remarquable cinéaste, interprète
et metteur en scène.
John Cassavetes est né à New-York en 1929, fils d'une famille d'immigrants
grecs. Il s'oriente rapidement vers la dramaturgie et sera diplômé en
1950 de l'Académie d'Arts Dramatiques de New-York. Il débute alors sa
carrière en jouant quelques petits rôles dans diverses productions puis,
en 1956, il commence à enseigner l'art de la dramaturgie dans un cours
privé de Manhattan. Ayant récolté assez d'argent, il décide de réaliser
un premier film " Shadows " (1959) qui sera entièrement réalisé chez
lui à l'aide d'une équipe de bénévols. Ce film est un véritable chef-d'œuvre
du cinéma indépendant américain, une sorte d'improvisation expérimentale
retraçant la vie de deux frères noirs américains qui tentent de créer
un groupe de Jazz. La particularité de ce film, et d'ailleurs de toute
la cinématographie de Cassavetes, c'est que les acteurs évoluaient comme
ils le voulaient et le scénario suivaient alors les humeurs des uns
et des autres. La bande son a elle aussi marqué l'histoire du cinéma
puisqu'elle a été composé par Charles Mingus, célèbre Jazzman de son
époque. Malgré l'enthousiasme qui règne autour de ce film, Cassavetes
ne trouve pas de distributeurs américains ; ce qui le poussera à le
distribuer en Europe où le film sera présenté au Festival de Venise
et rencontrera un public qui apprécie cette nouvelle manière de concevoir
l'art cinématographique.
Le succès du film en Europe et plus tard aux Etats-Unis donne la chance
à Cassavetes de réaliser pour le compte de la Paramount un film intitulé
" Too Late Blues " (1962) qui sera un échec total ; puis un autre film
intitulé " A Child is waiting " (1963) pour le compte de United Artists
qu'il va rapidement renier en raison de la très mauvaise entente qu'il
entretenu avec Stanley Kramer qui voulu modifier une partie du film.
Comme John Cassavetes ne veut pas se laisser envahir par l'univers des
grosses productions américaines, il décide de reprendre son premier
métier, celui d'acteur. Il jouera alors dans de superbes productions
dont " Rosemary's Baby " (Roman Polanski - 1967) et " The Dirty Dozen
" (Aldrich - 1967). L'argent qu'il récolte alors est encore une fois
réinvestit dans ses futurs films.
" Faces " (1968) renoue avec la stratégie première de Cassavetes, à
savoir le cinéma-vérité, et sera un véritable succès financier et recevra
cinq prix au Festival de Venise. Par la suite, John Cassavetes travaillera
seul ou pour de petites productions et réalisera " Husbands " (1970),
" Minnie and Moskowitz " (1971), " Une femme sous influence " (1974)
et le fameux " Meurtre d'un Bookmaker Chinois " (1976). Ce dernier film
fut d'ailleurs écrit en collaboration avec Martin Scorcese et met en
scène l'histoire d'un homme criblé de dettes qui doit, pour sauver sa
peau, procéder à un crime…
" Opening Night " (1978) est, d'après de nombreux cinéphiles, le meilleur
film de Cassavetes dans lequel joue Gena Rowlands (la femme de Cassavetes
depuis 1954) qui d'ailleurs jouera dans la plupart de ses films. Par
la suite, Cassavetes réalisera " Gloria " (1980) et enfin " Love Streams
" (1984).
John Cassavetes meurt en 1989, laissant derrière lui une incroyable
filmographie, originale, riche en rebondissements et qui marquera définitivement
le cinéma américain. Son fils, Nick Cassavetes, reprendra le flambeau
quelques années plus tard avec " She's so Lovely ", un film qui malheureusement
ne peut se comparer avec les chefs-d'œuvres d'improvisation que réalisa
son père.
JM.
|
|